Recherche Bay numéro 111 - 26/05/2022
Le bulletin de la semaine est entièrement consacré au compte rendu des entretiens que j'ai mené au sommet 121 Mining à Londres.
Cette année le contexte est particulier. L’explosion de l’inflation redéfinit complètement l’approche des investisseurs sur des dossiers de développements miniers qui ont vu des coûts prévisionnels s’envoler. Les producteurs seront affectés par la hausse des coûts ces prochains trimestres. Plus que jamais la sélection des sociétés les plus à même de contrôler l’envolée de ces coûts est une obligation des gérants de portefeuille. Dans le secteur des juniors, la situation se complique surtout au niveau des nouveaux rounds de financement. Les quantités d’argent levés dans le secteur des exploratrices est ridiculement bas en cette période. Ce qui augmente évidement le risque de certains dossiers. L’euphorie de 2020 est décidément bien loin, mais comme cette nouvelle phase haussière des matières premières s’est faite sur des bases moins délirantes qu’en 2002, les dossiers qui résistent sont encore plus intéressants. Même si le sentiment est très bas, les compagnies exploratrices qui passeront ce cap difficile auront des perspectives de croissance encore plus importantes que lors de la dernière phase de hausse. Les valorisations des juniors sont très basses par rapport aux minières et par rapport aux cours des métaux. Les rattrapages de valorisations risquent de multiplier par 20 ou 30 les cours des meilleures exploratrices lorsque l’or et surtout l’argent entameront leurs prochaines phases de hausse.
Revenons donc sur cet évènement 121 à Londres de cette semaine. Lors de la première conférence plénière de mardi, les questions du public se sont focalisées sur les certificats et autres ETFS associés aux cours de métaux précieux. Certains participants ont vigoureusement désigné ces certificats comme étant des outils de suppression de la demande physique de métal. Sans obligation légale de livrer en toutes conditions un contrat en or physique, comment s’assurer que l'achat d’un tel certificat se traduise effectivement en véritable demande physique ? Ce détail précis a justement été à l’origine de discussions animées lors de la conférence à Londres. La dernière notice 8K publiée par l’émetteur du certificat SPDR GOLD TRUST (GLD) contient une nouvelle précision sur les conditions encadrant les demandes de livraisons des détenteurs du certificat. La clause 4.4 de la notice est désormais amendée d’une condition supplémentaire. J’en parle plus en détail dans mon bulletin d’actualité sur l’or et l’argent publié comme chaque semaine sur le site or.fr . Cette semaine le bulletin est accessible ici: https://or.fr/actualites/inflation-royaume-uni-demandes-livraison-or-physique-2749
Voici désormais le compte rendu de mes entretiens avec des CEOs de compagnies minières effectués cette semaine à Londres. Ces entretiens sur des dossiers que je suis depuis plusieurs mois n’avaient pas comme buts de faire un point sur les mises à jour des dossiers mais plutôt de questionner les sociétés sur les nouveaux défis engendrés par la situation très compliquée causée par l’inflation sur le développement des projets miniers. Le choc inflationniste redéfinit entièrement la stratégie d’investissement dans le secteur et ces entretiens visent à vérifier quels sont les acteurs les plus à même de réagir à cette nouvelle situation.