Recherche Bay numéro 130 - 05/10/2022
Nous avons appris cette semaine par la banque d’Angleterre que sans son intervention la plupart des fonds de pension anglais étaient à quelques heures d’un rappel de marge massif qui aurait entraîné leur faillite.
Nous apprenons donc après coup que nous étions encore au bord du précipice et qu’une fois de plus une banque centrale doit intervenir en dernier recours pour sauver le système financier d’un évènement systématique. La faillite de ces fonds de pension aurait bien entendu entraîné un effet domino sur des institutions bancaires systémiques. Cette intervention surprise de la BOE m’a amené cette semaine à m’interroger sur la gravité de la crise obligataire actuelle. La crise financière actuelle est-elle plus grave qu'en 2008 ? C’est le titre de mon dernier bulletin d’analyse macro publié chaque semaine sur or.fr . En voici un extrait:
“L'année 2022 est pire que l'année 2008 parce que finalement, rien n'a été réglé en 2008. La bulle de la dette privée s’est transformée en une bulle de dette publique encore plus importante. La politique de taux zéro a forcé les fonds à augmenter le risque sur les produits dérivés liés à cette dette. Au lieu de réduire la spéculation sur cette dette, les politiques monétaires l’ont généralisée en l'instaurant même dans des institutions qui avaient pourtant comme mission de viser des instruments réputés sûrs. Au lieu de s’attaquer aux deux problèmes de la crise de 2008 que sont la dette et la spéculation, la politique de taux zéro a aggravé le problème en gonflant la bulle de dette et en augmentant aussi la spéculation. Jusqu'à présent, les banques ne sont pas encore atteintes de plein fouet comme en 2008 par ces turbulences. Mais elles pourraient se retrouver avec un problème bien plus grave à traiter si la crise obligataire se propage et si le ralentissement économique se révèle plus sévère que prévu. Le challenge pour la Fed sera alors bien plus compliqué qu’en 2008.”
Vendredi, les marchés n’ont pas digéré des chiffres de l’emploi pas assez mauvais pour envisager à court terme un pivot de la Fed. Le risque de récession augmente au fur et à mesure que les anticipations de relèvement des taux augmentent. Les marchés continuent leur correction, sans que les bons du trésor américain ne servent de valeur refuge. Le dollar repart vers des plus hauts, l’or repart à la baisse.
Les minières ont stoppé net leur rebond ce Vendredi.
Examinons en détail les dommages qu’ont causé cette journée de Vendredi sur le secteur que nous couvrons:
La forte chute sur GDX de Vendredi ne permet pas à l’indice des minières de clôturer la semaine au-dessus de sa moyenne mobile MA10, comme on pouvait enfin l’espérer après un short squeeze massif en début de semaine. Pas de signal d’achat ferme sur le dernier rebond des minières. La première cible de la figure harmonique a été vendue, il faut désormais que le bas de GDX tienne dans le mouvement de consolidation entamé ce Vendredi.
Voici ce que cela donne en weekly:
Et en Daily:
Pour confirmer le bas de Septembre, GDX doit absolument clôturer au-dessus de sa MA10 (ce qui n’est pas encore le cas cette semaine) et au-dessus de sa tendance baissière qu’il vient de retester Vendredi. Sans validation de ces deux conditions, rien n’est joué.
Même si je partage votre déception engendrée par ce faux espoir de cette fin de semaine, je reste assez optimiste pour penser que cette configuration puisse se réaliser ce mois d’Octobre.
Surtout que les minières continuent à surperformer globalement le marché.
Les minières ont fortement rebondi par rapport au marché fin Septembre. La cible harmonique de la figure “ALT Bat” du graphique GDX/SPX500 a donné une première impulsion violente qui a déjà atteint sa première cible. Contrairement au graphique de GDX, cette première cible s’est maintenue et la configuration Alt-Bat anticipe désormais une deuxième cible bien plus haute
L’analyse harmonique nous amène à penser qu’il est fort probable que les minières continuent à surperformer le marché pour les séances à venir… et donc que si ces minières consolident encore, cela se passerait dans un mouvement de correction appuyé des indices.
Avec ces données, essayons de mettre en place une stratégie à court terme. De nombreux lecteurs m’ont interrogé sur ma stratégie d’achat ou de vente à court terme. Je vais essayer d’expliquer cette stratégie.
Mais avant toute chose, une petite remarque.
Je réitère ce que j’explique depuis le début de ces lettres. Ce que je réalise en terme d’investissement concerne uniquement mon cas personnel par rapport à une réflexion singulière qui est sans doute différente du contexte propre à chacun d’entre vous, chers lecteurs!
Je vous conseille très fortement de faire vos devoirs de votre côté, de vous fier à votre analyse (et votre instinct propre) et de ne copier aucune stratégie d’investissement ou même de recommandations déguisées ou non.
Plus que jamais la crise que nous traversons exige un travail de recherche personnel et les décisions d’investissement doivent se faire de manière indépendante. J’ajouterai même que la plus grande prudence doit aussi être appliquée aujourd’hui aux conseils des intermédiaires financiers, même réputés les plus sûrs. L’inflation et la crise obligataire que nous traversons changent de manière drastique les perspectives de rentabilité réelle des produits d’épargne et je ne suis pas certain que ce message soit vraiment enregistré chez tous les gérants de patrimoine.
Ce que j’écris dans ces bulletins n’a pas de valeur de conseil financier. Je n’ai d’ailleurs pas le droit de conseiller quoique ce soit dans ce domaine, je suis agréé AMF mais je ne possède pas de licence de conseiller financier et je n’ai pas l’intention d’en obtenir de sitôt car je travaille dans l’analyse et non pas le conseil.
Je ne conseille personne, même s’il s’agit d’une personne proche qui me le demande.
Nous sommes tous seuls, face à nos décisions d’investissement, notre choix dépend des analyses que l’on se fait. Pas d’investissement sans travail personnel. Surtout en ce moment!
Si mon travail peut amener des pistes dans votre réflexion, mon objectif est rempli, c’est d’ailleurs le meilleur usage que vous pourrez faire finalement en lisant ces bulletins.
Cette remarque étant précisée, voici donc comment je compte agir ces prochaines semaines dans le contexte turbulent des marchés: