Recherche Bay numéro 132 - 19/10/2022
Dans le bulletin macro publié sur Or.fr cette semaine, je reviens sur la crise de crédibilité des banques centrales, de plus en plus ouvertement dénoncée par des analystes et des économistes influents. Dernière sortie en date, celle de Mohamed A. El-Erian, qui dirige le prestigieux Queen’s College à l’université de Cambridge et qui se demande comment on peut ne pas demander de comptes à la Fed, qui, a selon lui loupé les 4 missions de gouvernance qu’on lui a assignées:
La Fed s’est trompé sur les 4 piliers de sa mission de politique monétaire, à savoir son analyse, ses prévisions, ses actions mises en œuvre et sa communication .
Ce bulletin a suscité pas mal de réactions de lecteurs qui insistent aussi sur la mission loupée de Christine Lagarde à la tête de la BCE. Il faut se rappeler qu’il y a à peine 10 mois, Christine Lagarde prévoyait que l’inflation serait juste "passagère". Les chefs d’entreprise qui l’ont écoutée et qui n’ont pas anticipé le choc doivent aujourd’hui faire face à l’urgence.
L’un de mes lecteurs, Frederic Daniel Rouget, commente:
“Pour Christine Lagarde, la perte de crédibilité est totale. Un étudiant de première année en économie aurait fait mieux qu'elle, à la tête de la BCE. Ce qui me surprend toujours, c'est l'absence de honte de ces dirigeants qui se trompent constamment. Pense-t-elle démissionner, maintenant que les salariés et retraités européens vont s'appauvrir d'au moins 10% par sa faute ? Vous n'y pensez pas ! Elle va sourire et s'accrocher à son poste. Elle est protégée par ses relations... On se souviendra longtemps des paroles ubuesques de Christine Lagarde : " Inflation ? Quelle inflation ?" Une telle bêtise à un tel niveau, est-ce possible ?”
Le discours de la cheffe de la banque centrale européenne a bien entendu changé ces derniers mois face à la réalité des chiffres. Un autre lecteur, Philippe Emmenecker remarque ce volte-face:
“Pour espérer regagner en crédibilité, l’économiste en chef de la BCE a d’ailleurs récemment retourné sa veste avec un discours très dur sur le combat qu’il convenait désormais de mener face à l’inflation. Quel culot ! Personnellement, je considère que la situation tient plus du ridicule que de la crédibilité. Un gérant d’actif qui échouerait aussi longtemps dans l’exécution de son mandat serait débarqué depuis bien longtemps.”
On peut effectivement se demander combien de temps un gérant d’actif qui échouerait aussi longtemps dans l’exécution de son mandat pourrait tenir dans ces conditions. Plus généralement, n'importe quel dirigeant qui échouerait sur ses 4 missions (analyse, prévisions, opérationnel et communication) dans n’importe quel secteur ne tiendrait pas longtemps à son poste!
Les projecteurs se sont en tout cas braqués cette semaine sur une autre banque centrale, celle du Japon: la BoJ a nationalisé le marché obligataire et aujourd’hui, avec un ratio dette/PIB au Japon proche de 250%, le prix de cette folie monétaire se répercute sur la valeur du yen. Le marché commence à siffler la fin de la partie. Le dollar continue sa hausse exponentielle face au yen. À ce stade, une chute accélérée du yen aurait un effet inflationniste dévastateur. Pour arrêter l’hémorragie et éviter au pays de courir ce risque, la BoJ se doit d’intervenir sur les marchés et j’écrivais Mardi à ce sujet : “D’ailleurs, la banque centrale a déjà annoncé qu'elle interviendrait à nouveau sur le marché. Elle ne sera certainement pas la seule à le faire pour éviter la contagion. Ces interventions étant toujours plus nombreuses, la volatilité sur l’ensemble des marchés n’est pas près de s’estomper !”
Vendredi le Yen a subi une correction violente, probablement déclenchée par l’intervention de la BOJ sur le FOREX. Je reviendrai la semaine en détail sur cette intervention
Examinons en détail sur un time frame réduit comment s’est déroulé cette intervention et ses conséquences sur notre secteur, celui des minières, en commençant par le secteur des juniors:
GDXJ ne surperforme pas encore GDX de manière décisive, ce qui explique sans doute cette léthargie prolongée des juniors.
J’anticipe un redécollage du secteur d’ici la fin de l’année.
Je vais me remettre au travail! Plus de 50 rendez-vous directs et en visio dans les prochaines semaines avec des directeurs de compagnies exploratrices ou en phase de développement.
Après une période difficile pour le secteur des juniors, il est temps désormais de passer au tamis l’ensemble du secteur et d’évaluer en détail les nouvelles conditions de refinancement de ces sociétés, dans un contexte qui n’est plus le même qu’entre 2019 et 2021.
Quelles sont les sociétés qui auront le plus de chance de passer le cap?
L’accès au crédit se compliquant, certains projets sont malheureusement voués à disparaître.
Par contre, les dossiers qui arriveront à passer le cap présentent un potentiel de gain énorme pour les investisseurs qui participeront à cette nouvelle phase de financement.
Je vais dès les prochaines semaines consacrer une part importante de temps à la rédaction d’analyses sur ces sociétés juniors en phase de financement qui se démarquent selon moi des autres dossiers.
Ces bulletins d’analyse seront rassemblés dans une nouvelle Newsletter “Recherche Bay Premium” qui sera exclusivement réservée à des abonnés premiums.
L’objet de ces publications, réservé à ces abonnés Premium, est de proposer un éclairage particulier sur ces sociétés que je privilégierai dans mes propres analyses.
Rendez-vous donc sur Recherche Bay Premium dans les toutes prochaines semaines pour découvrir ces premières analyses!
Explorons à présent dans la suite de ce bulletin hebdomadaire l’actualité des compagnies minières: