Recherche Bay numéro 150 - 22/02/2023
Dans le bulletin macro publié cette semaine sur or.fr, je reviens sur le retour à la hausse des attentes inflationnistes aux Etats Unis. Ce nouveau redémarrage de l’inflation laisse supposer que les politiques monétaires n’ont pas apporté les effets escomptés dans la lutte contre cette inflation.
Les taux remontent en prévision d’une lutte des banques centrales plus longue et plus difficile que prévue. L’inflation est loin d’être transitoire, c’est à lire cette semaine sur https://or.fr/actualites/inflation-est-pas-transitoire-3017
La nouvelle poussée de fièvre sur les taux relance le dollar à la hausse, l'or reste encore très haut par rapport à cette envolée des taux: c’est sans doute dû au risque fiscal américain et aux nouvelles attentes inflationnistes qui repartent à la hausse. Cette force du métal fin s'explique aussi par l'aggravation du contexte géopolitique et l'enlisement du conflit en Ukraine.
Les marchés repartent à la baisse car le pivot tant espéré de la Fed s’éloigne désormais, les investisseurs commencent à réaliser que l’économie va devoir s’habituer à une phase plus longue que prévue de taux élevés. L’immobilier est déjà sinistré, seule la consommation américaine soutient la croissance, pour combien de temps?
Cette baisse des marchés entraîne dans son sillage l’ensemble des minières. Les aurifères deviennent en particulier de plus en plus décorrélées du prix de l’or. Comme on l’a montré dans nos précédents bulletins, l’ensemble du secteur paie les mauvais résultats des leaders. Dans son dernier rapport des comptes, la société provisionne une dépréciation de $459 millions sur sa propriété argentine de Cerro Negro, et $432 millions sur sa mine canadienne de Porcurpine. Ces pertes sont à mettre sur le compte d’actifs issus du rachat de Goldcorp qui continue à peser sur les résultats de l’entreprise.
Dans le secteur des productrices argentifères, First Majestic déçoit les marchés avec des coûts de production qui s’envolent sur sa propriété de Meritt Canyon. Les pertes liées à Merrit poussent la société à une nouvelle levée de fonds, le nombre d’actions en circulation a augmenté d’un tiers depuis 2019! Là aussi, comme dans le cas de NEM, les actionnaires se demandent si l’acquisition de la société était fortuite pour la rentabilité de la compagnie.
First Majestic est un leader du secteur des productrices argentifères. Le titre dévisse vers un plus bas depuis 2020. Les vendeurs à découvert de l’épisode du Short squeeze ressortent avec un bénéfice confortable, le rendement est même meilleur et plus rapide qu’en 2011 sur le titre!
Le cours a été divisé par trois depuis son plus haut atteint lors du Silver Short Squeeze!
Cet épisode risque de saper pour de bon les futurs appels de la communauté à un nouveau run sur le métal physique.
La vraie pénurie sur l’argent arrivera sans doute finalement avec beaucoup moins de fanfares qu’en 2021!
Lorsqu’une tête de classe devient un mauvais élève, c’est toute la classe qui se dévalorise, et c’est un peu ce à quoi nous assistons depuis l’été 2020 sur les minières aurifères et argentifères.
La tendance du graphe GDX/GOLD est toujours baissière, la figure harmonique n’a donné qu’une malheureuse cible et nous sommes très vite repassés sous la tendance baissière: les minières continuent à sous-performer l’or sans changement de tendance à court terme.
Le sentiment sur les minières est à nouveau à des niveaux extrêmes, qui sont encore plus déprimés encore qu’à la fin de l’été 2022
Les minières suivent les cours de l’argent qui terminent leur sixième semaine de baisses consécutives.
L’agent en euros a cassé deux supports et doit absolument rebondir sur ces niveaux pour ne pas attirer davantage de spéculateurs baissiers
Regardons désormais le compartiment des juniors…