Recherche Bay numéro 155 - 29/03/2023
La crise bancaire semble s’être calmée cette semaine, l’or devrait en profiter pour respirer un peu.
Dans mon bulletin macro publié comme chaque semaine sur or.fr, je me pose la question suivante: Quelles sont les conséquences de la crise bancaire en Europe ?
La politique monétaire agressive de la Fed a provoqué une fuite historique des dépôts aux USA. Historique par sa vitesse et sa taille.
Le niveau des CDS des banques françaises ne traduit actuellement aucun risque pour ces institutions, sans doute à cause d’une politique monétaire moins agressive en Europe, ce qui limite la casse.
Une accélération de la hausse des taux en Europe menacerait le déficit de l’État français, mais c’est son secteur bancaire qui serait le plus impacté. Et au vu de sa faible capitalisation et de la taille très importante de ses actifs, il est impossible pour la France d’envisager une continuation de la remontée agressive des taux.
L’ensemble de l’analyse est à lire sur https://or.fr/actualites/quelles-sont-consequences-crise-bancaire-europe-3058
Cette semaine, je vous propose d’aborder le thème très sensible de la juridiction qui est l’un des critères principaux dans l’investissement minier.
Durée de délivrance des permis, degrés de corruption du pays, implications des gouvernements sur l’investissement minier en tant que source de développement économique, lenteurs administratives, sécurité, difficultés d’acheminement des concentrés… De nombreux critères doivent être évalués avant de pouvoir juger si une région est favorable ou non à un projet minier.
Le meilleur indicateur qui reflète à mon sens cette question de juridiction est celui qui mesure le rapport pour chaque région entre le nombre de découvertes et les dépenses d’exploration affectées sur la juridiction.
Quel est le retour d’investissement d’un euro investi dans l’exploration minière pour chaque juridiction?
Après tout, si les permis d’exploration sont trop compliqués à obtenir, si il faut dépenser plus pour des lenteurs administratives, si les risques en termes de sécurité ou de corruption sont trop importants, cela aura une répercussion sur ce ratio.
Bien qu’il soit très difficile d’obtenir ce ratio pour chaque pays, voire pour chaque région, la société Minex Consulting a réussi à dresser l’an dernier un tableau récapitulatif par grande région du monde:
L’Indonésie est en tête dans ce classement. Le pays souffre néanmoins de notes très insuffisantes en matière ESG, c’est dû à des politiques environnementales très laxistes mais aussi à des qualités de ressources qui imposent des traitements à impacts environnementaux beaucoup plus importants. L’impact carbone des projets miniers en Indonésie est aussi très discutable, ce qui rend ces projets d’exploration très peu investissables.
Sans surprise, l’Australie est aussi dans les toutes premières zones en matière d’excellents retours sur investissement. L’accès au marché des juniors australiennes est malheureusement très compliqué pour des investisseurs européens, très peu de fonds proposent une exposition spécifique sur ces juniors australiennes et les brokers qui accèdent à ces petites capitalisations cotées à Sydney sont bien rares.
L’Europe de l’Est et l’Afrique arrivent ensuite à se démarquer dans ce classement.
Pour un investisseur, les juridictions de ces deux régions du monde peuvent donc amener plus d’opportunités.
L’Afrique de l’ouest possède des projets d’exploration très intéressants, la Guinée en particulier est considérée par de nombreux géologues comme un véritable eldorado.
L’Afrique de l’Est n’est pas en reste. Le dossier étudié cette semaine sur Recherche Bay Premium est situé sur la même zone géologique que le projet d’Orca.
Pour rappel, comme je l’écrivais l’an dernier, Orca Gold a finalisé en Mai 2022 son rapprochement avec la société australienne Perseus qui a pu étendre ainsi sa présence en Afrique. Perseus possède déjà deux mines en Côte d’Ivoire et une au Ghana. L’Afrique de l’Ouest est mieux lotie dans cette période inflationniste: les projets de cette région encaissent plutôt mieux qu’ailleurs la double crise Covid/Inflation. Il y a deux ans, on voyait la juridiction d’Afrique de l’ouest plutôt à l’écart des investissements miniers par rapport à d’autres juridictions jugées plus sûres. Les deux dernières années changent tout. On a vu des projets de développement minier canadiens faire exploser à la hausse leurs CAPEX (Iamgold, Argonaut…) . A l’inverse, les projets en Afrique respectent plutôt bien les délais et restent dans les clous au niveau budget. Et ce malgré les risques politiques toujours plus importants au Burkina Faso et au Mali notamment. Le code minier local, les compétences humaines et la maîtrise des coûts deviennent des arguments importants dans cette région, et en tenir compte n’est pas forcément une mauvaise idée à ce stade du redémarrage de cycle haussier des minières. Les productrices “africaines” ont d’ailleurs pas mal performé récemment: AngloGold Ashanti, Endeavour (après son rachat de Semafo), Perseus, Fortuna (après son rachat de Roxgold), Resolute Mining (qui a acheté les opérations de Toro Gold)…
Plus d’informations sur ce dossier de société minière qui effectue un placement privé:
Abordons désormais dans ce bulletin l’actualité des compagnies minières: