Cette semaine a été très intense à Zurich pour moi. 30 CEOs rencontrés en deux jours, une vingtaine d’entretiens supplémentaires avec des analystes, des gérants et des investisseurs particuliers.
L’édition printanière du Swiss Mining Institut organisé par Emmanuel Bally a encore tenu toutes ses promesses. L’organisation quasi parfaite de l’équipe et le cadre du Dolder Hotel à Zurich favorisent des rencontres sérieuses et productives. La soirée de cloture donne une image assez juste le sentiment des investisseurs.
Ce sentiment est incrédule et je suis moi même incrédule de voir à quel point ces investisseurs sont incrédules!
L’or enchaîne les records dans l’indifférence générale et ne provoque finalement que peu d’enthousiasme même parmi les gold bugs les plus radicaux.
Non pas que le breakout du Gold ne soit pas accepté par la plupart des analystes. Techniquement, l’or a résisté en fin de semaine à des ventes massives sur le Comex engendrées par des commerciaux qui avaient augmenté leurs positions shorts sur le breakout de la semaine. L’or a chuté de $70 après le pic de Mercredi mais termine la semaine largement au dessus de $2100.
Avec un tel niveau de prix, il faut désormais envisager qu’un bon nombre de productrices vont pouvoir développer des projets d’extension en hedgeant leur production à des prix qui financent leurs futurs CAPEX. Les conditions financières étaient délicates le trimestre dernier, ces niveaux importants des cours de l’or vont pouvoir donner de l’air à certaines minières. Les prochains trimestres devraient voir une détente sur les conditions de financement des minières aurifères et sur leurs marges.
Avant d’entrer dans le détail du compte rendu de Zurich, retour sur le bulletin macro hebdomadaire publié sur or.fr : “Les États-Unis entrent en stagflation : l'or bat de nouveaux records”
La récente inflation aux États-Unis ne s’accompagne pas comme lors de la première poussée inflationniste d’un stimulus de l'économie. Les ventes au détail stagnent ou baissent, ajustées à l'inflation, enregistrant une baisse de 3,2% depuis mars 2021. Les créations d'emplois se concentrent dans des secteurs interim plus fragiles. Autre différence par rapport à la première vague inflationniste, on observe cette fois-ci une offre croissante de main-d'œuvre qualifiée, ce qui est l’une des raisons de la baisse de la pression sur les salaires. Cette situation intervient alors que les ménages sont fortement endettés, principalement par des crédits à la consommation. Il y a de moins en moins de doutes: les États-Unis entrent dans une phase de stagflation, ce qui explique que l’or se maintient à des niveaux toujours aussi élevés.
L’ensemble de l’analyse est à lire sur https://or.fr/actualites/etats-unis-entrent-stagflation-3311
Reprenons à présent un premier bilan de ma semaine à Zurich: