Recherche Bay numéro 240 - 13/11/2024
La semaine prochaine, je participerai au Swiss Mining Institute dans le cadre prestigieux du Grand Dolder à Zurich.
Cette conférence est désormais reconnue comme l’événement incontournable du secteur minier en Europe.
Cette édition s’annonce exceptionnelle, avec un double record en perspective : un nombre inédit d’entreprises participantes et une présence record d’investisseurs.
Cet engouement en Suisse pour un secteur axé sur les "values" contraste fortement avec le sentiment toujours morose qui règne dans l’industrie minière. Quel contraste frappant avec l’exubérance des marchés !
Dans mon dernier bulletin macro publié sur or.fr, j’aborde justement cette exubérance et m’interroge : ces marchés ne seraient-ils pas totalement déconnectés de l’économie réelle ?
L’Allemagne fait face à une grave pénurie de commandes, affectant 41,5 % des entreprises en octobre, un niveau inédit depuis 2009. Des secteurs clés comme la métallurgie (68,3 %) et l’automobile (44 %) sont fortement touchés, tandis que le commerce de détail atteint un record avec 56,4 % d’entreprises en difficulté.
Paradoxalement, le DAX, indice boursier allemand, a récemment atteint un sommet historique, porté par l’élan des marchés américains. Cette hausse, alimentée par la peur de rater le train de la hausse (FOMO), profite aux grandes entreprises mais reste déconnectée de l’économie réelle.
Les dirigeants du S&P 500 continuent de vendre massivement leurs actions, comme chez Nvidia, où les insiders ont liquidé 1,85 milliard $ cette année, cinq fois plus qu’en 2023.
L’action Nvidia, surévaluée avec un ratio P/E de 70, est selon moi très vulnérable à ces niveaux. Un ralentissement de la consommation américaine, combiné à une inflation persistante et des taux d’intérêt élevés, pourrait provoquer une correction significative du titre et entraîner dans son sillage l’ensemble du secteur IA. Les secteurs dépendants de la demande, comme les cartes graphiques, sont particulièrement exposés.
En réaction, des investisseurs comme Berkshire Hathaway augmentent leur liquidité à des niveaux records, atteignant 350 milliards $, tout en réduisant leurs positions dans certains actifs comme AAPL. Parallèlement, les banques centrales, notamment l’Inde, renforcent leurs réserves d’or, signalant une fuite vers des actifs refuges.
Enfin, bien que les marchés célèbrent l’essor de l’IA, l’euphorie actuelle masque des risques économiques réels, notamment le poids croissant de la dette des consommateurs et un environnement économique incertain. La correction de l’or, liée à l’élection de Trump, offre de nouvelles opportunités d’arbitrage, soulignant la résilience des métaux précieux dans un contexte de marché volatile.
Revenons à présent sur l’actualité des compagnies minières et tentons de dresser un bilan avant cette semaine très chargée à Zurich: