Recherche Bay numéro 241 - 20/11/2024
L’euro a perdu 7 % de sa valeur face à l’or cette semaine.
Le graphique de l’or en euros a repris une trajectoire parabolique, atteignant désormais plus de 2 600 € pour une once.
La correction de l’or en euros survenue après l’élection de Trump est à peine perceptible sur ce graphique.
Une reprise similaire est également observable pour l’or en francs suisses.
Là aussi, la correction de l’or après la victoire de Trump est déjà un lointain souvenir.
Bien que l'indice GDX ait également rebondi cette semaine, l'indice de référence des sociétés minières n'a pas réussi à retrouver ses sommets, contrairement à l'or.
La correction des actions minières a été nettement plus prononcée que celle de l'or. L'élection de Trump a effacé tous les gains accumulés depuis avril, affectant le moral des investisseurs du secteur.
L'indice GDX affiche néanmoins une hausse de 25,6 % depuis le début de l'année, avec certaines actions minières surpassant cette performance. Cependant, GDX est freiné par les contre-performances des leaders du secteur, Newmont et Barrick.
Le segment des juniors demeure en proie à une profonde léthargie.
Cette sous-performance des minières par rapport à l'or, combinée à l'apathie des juniors, a conféré au Swiss Mining Institute, auquel j'ai participé cette semaine, une ambiance plutôt réservée.
L'or connaît l'une de ses meilleures années historiques, mais l'enthousiasme attendu n'est pas au rendez-vous. Les investisseurs occidentaux semblent avoir manqué cette hausse, avec une décollecte des encours sur les ETF liés à l'or jusqu'à récemment. La reprise de l'investissement dans ces ETF est très récente. La dernière baisse de l'or n'a pas suscité d'achats massifs, et aucune affluence notable vers les sociétés minières n'a été observée après la forte correction des dernières semaines. La crainte d'une correction des marchés, qui entraînerait le secteur minier, est la principale raison de cette réserve.
Les conversations avec les investisseurs que j’ai eues pendant le SMI confirment cette hésitation des nouveaux entrants.
Du côté des compagnies minières, les discours varient considérablement d'une société à l'autre. Le secteur des sociétés exploratrices se divise en deux camps : d’un côté, celles qui bénéficient de soutiens financiers solides, et de l’autre, celles qui continuent de souffrir, confrontées à des levées de fonds difficiles. Ces dernières, souvent dévalorisées, sont contraintes d’adopter des stratégies spécifiques pour survivre. Dans ce bulletin, nous examinerons quelques dossiers qui, selon moi, méritent une attention particulière.
Avant d’aborder ce sujet, retour sur mon bulletin macro publié hier sur or.fr :
Les fonds monétaires explosent à 6 470 milliards de dollars, un record historique qui reflète la méfiance des investisseurs. Cet état d’alerte, marqué par des montagnes de cash, cache pourtant une puissance dormante capable de bouleverser les marchés. L’engouement se concentre sur des actifs stars comme Nvidia, dont la capitalisation a triplé grâce à la frénésie autour de l’IA, tandis que le reste des techs progresse timidement. En parallèle, les ETF liés à l’or reprennent doucement des couleurs, mais sans réel engouement, et la collecte sur les cryptos bat des records.
On assiste à un basculement structurel : les services prennent le pas sur l’industrie. Apple incarne parfaitement cette dynamique, avec une valorisation monstrueuse portée par ses services, compensant la baisse de ses ventes physiques. Mais cette course aux valorisations stratosphériques repose sur un terrain fragile : une injection massive de liquidités qui fausse les repères traditionnels comme le ratio P/E. Le marché se tient en équilibre précaire, gonflé par une impression monétaire qui brouille la frontière entre performance réelle et valorisation artificielle.
Dans ce contexte, les BRICS ne s’y trompent pas : ils achètent de l’or à tour de bras, profitant des moindres replis pour renforcer leurs positions. La dé-dollarisation s’accélère, et avec elle, un monde qui redéfinit ses priorités. Pendant ce temps, la montagne de cash continue de grossir, et tous les regards restent rivés sur les prochains mouvements des banques centrales et des géants comme Nvidia. La tension monte, et le moindre faux pas pourrait provoquer un réajustement brutal sur des marchés déjà portés à bout de souffle.
L’ensemble de l’analyse est à découvrir ici: https://or.fr/actualites/plus-monnaie-fiduciaire-pour-chasser-actifs-plus-chers-3454
Je reviens à présent sur un premier bilan du SMI, que je poursuivrai la semaine prochaine. Mon retour de Suisse a été un véritable calvaire, et j’ai pris beaucoup de retard dans mes publications. Comme de nombreux voyageurs cette semaine, j’ai été victime des intempéries, ou plus précisément, des conséquences du sous-effectif causé par la neige à l’aéroport de Mulhouse.
J’avais opté pour cet aéroport plutôt que celui de Zurich afin de bénéficier d’un vol direct vers Dublin pour un rendez-vous en fin de matinée. Malgré les 40 cm de neige, le trajet de mon hôtel à Zurich jusqu’à la partie suisse de l’aéroport de Mulhouse s’est déroulé sans encombre. Mais une fois arrivé à l’aéroport, les complications ont commencé. Mon avion était bien là, sur le tarmac, mais aucun bus n’était disponible pour acheminer les passagers. Les trois quart des chauffeurs de bus n’avaient pas pu se rendre à leur poste à cause des conditions météorologiques. L’avion était pourtant là, à quelques dizaines de mètres du terminal…
La situation a rapidement dégénéré : un avion Air France, immobilisé lui aussi, a décidé de se rapprocher du terminal et de débarquer ses passagers à pied dans la neige à l’aide de sa propre passerelle, ce qui a provoqué un problème de sécurité à la fois sur le tarmac et dans le terminal. Bref, un chaos total. J’ai dû renoncer à mon vol et me rabattre sur un train… qui, lui non plus, n’est jamais arrivé, faute de personnel disponible. Finalement, j’ai rejoint Paris via Strasbourg et Metz, dans un désordre indescriptible. Je tiens à remercier les deux seuls conducteurs de train qui ont bravé la neige pour se rendre à leur travail.
Ce fiasco soulève une vraie question : y a-t-il un problème de moyens et d’engagement au travail ? Je ne critique pas, je constate. Est-ce une conséquence de l’inflation et de la baisse des salaires réels, ou bien un problème structurel plus profond ? Pourquoi notre rapport au travail semble-t-il si différent en France qu’ailleurs en Europe ?
Je suis finalement arrivé à Paris en fin de soirée, j’ai dû annuler tous mes déplacements cette fin de semaine.
Voici donc une première partie incomplète de mon compte rendu du SMI, le reste la semaine prochaine, merci pour votre patience et votre compréhension: