Recherche Bay numéro 246 - 25/12/2024
Au sommaire de ce dernier bulletin de l’année : ma toute première interview pour la prometteuse nouvelle chaîne YouTube Matières à Profit, un bilan macroéconomique, ainsi qu’un retour annuel sur le secteur des minières et un projecteur spécial sur le Brésil.
Pour commencer, je suis très heureux de vous présenter une nouvelle chaîne YouTube créée par un lecteur historique de Recherche Bay et ami, Gilles Lerat. Il vient de lancer Matières à Profit, une chaîne dédiée à réveiller l’intérêt pour notre secteur. Cette initiative vise à publier des interviews d’analystes, d’ingénieurs, de géologues, d’investisseurs et de chefs d’entreprise, tous issus du monde des métaux.
Ce secteur, encore largement sous-investi car souvent méconnu, mérite d’être mis en lumière. Je tiens à féliciter Gilles pour avoir lancé une telle initiative, particulièrement à un moment où peu de personnes semblent s’intéresser à ce domaine. Dans le contexte actuel, il aurait peut-être été plus facile de créer une énième chaîne sur les cryptomonnaies, tant elles captent l’attention aujourd’hui. Lancer une chaîne sur les métaux avec aussi peu d’investisseurs dans le secteur est un sacré défi ! Je vous invite, si vous le souhaitez, à vous abonner à cette chaîne afin de découvrir de nouveaux acteurs du secteur et d’explorer de nouvelles perspectives d’investissement.
Mon premier interview avec Gilles est à visionner ici:
Mon dernier bulletin macroéconomique, publié sur or.fr, dresse un bilan de l'année 2024. Ce bilan revient sur plusieurs analyses que j'ai partagées tout au long de l'année écoulée.
Dans mon bulletin du 19 janvier 2024, j’alertais sur les défis de la Fed face à l’inflation et le risque ignoré de rupture d’approvisionnement en matières premières. Douze mois plus tard, ces risques restent largement sous-estimés, tandis que les prix des matières premières, à quelques exceptions près (produits agricoles), sont restés bas.
Les métaux critiques comme le germanium et le gallium ont été affectés par des restrictions chinoises, mettant en lumière la dépendance mondiale à la Chine. Malgré cela, les prix du cuivre sont restés stables, les marchés anticipant un ralentissement chinois.
La Chine connaît un ralentissement économique marqué par un effondrement des rendements obligataires, une "japonisation" de son économie, et un secteur immobilier en déclin, suscitant une hausse des ETF chinois liés à l’or.
Aux États-Unis, la vigueur économique a ravivé les pressions inflationnistes, malgré une baisse des taux par la Fed en septembre. Les taux hypothécaires et obligataires ont atteint des sommets, impactant le marché immobilier et posant des défis pour refinancer une dette publique croissante, avec un déficit fiscal en forte augmentation.
En Europe, l’inflation combinée à un ralentissement économique persiste, exacerbée par la hausse des prix de l’électricité. La stagflation s’installe durablement, mais les épargnants restent passifs face aux risques pesant sur leurs actifs.
Ces dynamiques économiques suggèrent des tensions accrues en 2025, avec une probable hausse des prix de l’or, portée par l’instabilité mondiale et les besoins massifs de financement de la dette américaine.
Avec 2 000 milliards $ de bons, obligations et billets arrivant à maturité en 2025, auxquels s’ajoutent 2 000 milliards $ de déficits budgétaires annuels (et encore ce chiffre risque d’être largement dépassé), les besoins bruts de financement atteignent un total de 4 000 milliards $.
La nécessité de financer un tel montant de nouvelle dette constitue l'argument principal soutenant la prévision d'une hausse du prix de l'or en 2025.
L’or termine l’année avec une hausse de près de +25%
La hausse de l’or est passée relativement inaperçue cette année, car les marchés actions US ont affiché des performances similaires. Avec une progression de +25%, l’or rivalise avec le S&P 500, également en hausse de +25%. Le grand perdant de l’année ? Le marché obligataire. L’indice TLT chute de -12%, terminant l’année sur ses plus bas. Pratiquement tous les produits obligataires achetés cette année affichent des pertes, et ce, malgré le lancement par la Fed d’un cycle de baisse des taux en septembre!
Essayons dans la suite de ce bulletin de faire un bilan des minières pour 2024: