Recherche Bay numéro 250 - 22-01-2025
J’écris ce bulletin depuis Bogota, j’ai déjà visité un site minier cette semaine, j’ai encore pas mal de sites à visiter.
Le but de mes visites est de comprendre la dévalorisation actuelle des entreprises minières qui ont des opérations en Colombie.
Je publierai dans les semaines à venir plusieurs comptes-rendus de ces visites.
La Colombie est actuellement en proi à une nouvelle vague de violence qui affecte la région du Catatumbo, située dans le nord-est de la Colombie. Ce département situé à la frontière avec le Venezuela connaît une recrudescence de violences en raison d'affrontements entre l'Armée de libération nationale (ELN) et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Ces combats, qui ont débuté récemment, ont causé la mort d'au moins 100 personnes et entraîné le déplacement de quelque 36 000 habitants. En réponse, le gouvernement colombien a déclaré l'état d'urgence et déployé environ 5 000 soldats dans la région du Catatumbo. Cette escalade de la violence compromet les efforts de paix entrepris par le gouvernement colombien, qui avait relancé des pourparlers avec l'ELN en 2022. En conséquence, les négociations ont été suspendues, et des mandats d'arrêt ont été réactivés contre 31 dirigeants de l'ELN.
Bien que ces violences restent circonscrites à une zone très localisée, une montée des tensions est perceptible à l’échelle nationale. De nombreux barrages routiers ont été mis en place, et les renforts de l’armée et de la police sont visibles à proximité des bâtiments officiels.
Avec l’élection de Trump, le contexte géopolitique a évolué, et ce regain de violence pourrait entraîner un durcissement des relations entre le gouvernement colombien et les guérilleros de l’ELN, sous l’effet d’une pression diplomatique américaine de plus en plus forte. Le nouveau président américain établit un lien direct entre l’approche jugée inefficace du compromis adoptée par le président colombien et l’augmentation du trafic de cocaïne en provenance de Colombie.
Il est difficile de prévoir dans quelle mesure cette nouvelle situation influencera la perception de la juridiction colombienne. Les élections prévues en mai 2026 pourraient également bouleverser significativement les choses.
Revenons maintenant à mon bulletin macroéconomique publié, comme chaque semaine, sur or.fr. Cette édition se concentre sur le marché immobilier américain.
Le marché immobilier américain est en crise, marqué par une chute historique de la demande de prêts hypothécaires (-63 % en quatre ans). L'accession à la propriété devient presque impossible : le revenu annuel requis pour acheter une maison médiane a atteint 109 564 $, soit 26 133 $ de plus que le revenu médian des ménages. À cela s'ajoutent des charges écrasantes : en moyenne, 32 % des paiements hypothécaires sont absorbés par les taxes et assurances, poussant certains propriétaires à renoncer à l’assurance ou à déménager. Les ventes de maisons existantes ont plongé à leur plus bas niveau depuis 1995, aggravées par des taux d’intérêt élevés et des prix records.
Cette situation reflète une crise structurelle : les jeunes générations, exclues du marché immobilier, se tournent vers d'autres investissements comme les cryptomonnaies. Le secteur immobilier, autrefois pilier de l’économie, est désormais une source de risque systémique, avec des institutions potentiellement exposées à un effondrement.
Parallèlement, la crise immobilière en Chine a entraîné une ruée vers l’or, refuge contre les défaillances bancaires et les dévaluations monétaires. Cette demande accrue a fait doubler le prix de l’or en renminbi en deux ans. Les États-Unis, confrontés à une paralysie immobilière similaire, voient également l’or devenir une alternative de choix face à l’instabilité économique.
Sans intervention, le marché immobilier américain risque de prolonger cette impasse, éloignant durablement le rêve de la propriété pour des millions de ménages.