Recherche Bay numéro 251 - 29-01-2025
Je suis toujours en Colombie et je rentrerai en France la semaine prochaine. La crise diplomatique entre les États-Unis et la Colombie semble déjà appartenir au passé, Trump étant rapidement passé à un autre dossier. L'attention s'est désormais déplacée vers de nouvelles tensions commerciales, notamment avec l'imposition de sanctions américaines sous forme de taxes sur les importations en provenance du Mexique et du Canada.
Cette escalade protectionniste marque un tournant dans la politique économique de l’administration Trump, qui poursuit sa stratégie de pression sur ses partenaires commerciaux. Après avoir ciblé la Colombie, la Maison-Blanche se concentre maintenant sur ses voisins nord-américains, ce qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC), censé stabiliser les échanges dans la région.
Les réactions ne se sont pas fait attendre : au Mexique, des voix s’élèvent contre cette décision, qui risque de fragiliser plusieurs secteurs, notamment l’industrie automobile et l’agriculture. Au Canada, le gouvernement explore déjà des mesures de rétorsion, envisageant des représailles commerciales pour protéger ses intérêts.
Alors que la volatilité des relations commerciales avec Washington s’intensifie, l’incertitude demeure sur la capacité des entreprises et des investisseurs à s’adapter à ce climat imprévisible. Les prochains jours seront décisifs pour mesurer l’impact de ces nouvelles sanctions et observer comment le Mexique et le Canada comptent y répondre.
Dans mon bulletin macro publié mercredi dernier sur Or.fr depuis Bogotá, j’ai analysé les conséquences des premiers jours de la présidence Trump. Les événements s’enchaînent à un rythme effréné, au point qu’il me faudrait presque écrire quotidiennement pour couvrir l’actualité du marché de l’or et des sociétés minières.
Chaque décision politique et chaque nouvelle tension géopolitique ont des répercussions immédiates sur les cours des métaux précieux. La volatilité actuelle témoigne de l’incertitude grandissante des investisseurs, qui réajustent sans cesse leurs positions face aux annonces de la Maison-Blanche. L’or, en tant que valeur refuge, voit sa demande augmenter à chaque regain de tension, tandis que les minières doivent s’adapter à un environnement économique et fiscal de plus en plus imprévisible.
Dans ce contexte, suivre l’évolution des marchés devient un exercice d’une grande complexité, tant les paramètres influençant les prix évoluent rapidement. Il est désormais évident que la politique économique américaine jouera un rôle clé dans la dynamique des métaux précieux au cours des prochains mois, et que chaque nouvel épisode pourrait provoquer des mouvements significatifs sur le marché.
Le second mandat de Donald Trump démarre avec des décisions fortes, notamment en Colombie, où il a imposé des sanctions économiques en réponse à un différend sur les déportations. Face à la menace d’une invocation de l’IEEPA, qui permet de geler des avoirs et restreindre les transactions, la Colombie a dû céder sous pression.
Ces tensions ont révélé la vulnérabilité du pays face à sa dépendance au système financier américain, renforçant l'intérêt pour des alternatives comme l’or physique. L’incertitude économique et la crainte de sanctions ont déjà eu un impact direct : les paiements électroniques ont brièvement été perturbés en Colombie, incitant les citoyens à privilégier l’argent liquide.
Sur le plan international, Trump a lancé un avertissement solennel aux BRICS par rapport à la dédollarisation de leurs échanges
Donald Trump adopte une posture agressive face aux initiatives des BRICS visant à réduire leur dépendance au dollar américain. Dans son message, il menace d’imposer des droits de douane de 100 % à tout pays soutenant la création d’une monnaie alternative, affirmant que les BRICS ne remplaceront jamais le dollar dans le commerce international.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de dédollarisation croissante, accélérée par les sanctions occidentales contre la Russie et l’essor du yuan dans les échanges internationaux. Trump cherche à protéger la suprématie du dollar en exerçant une pression économique sur ses partenaires, notamment via des mesures protectionnistes.
Toutefois, cette stratégie pourrait se retourner contre les États-Unis. En poussant les BRICS et d’autres nations émergentes à s’organiser pour contourner le système financier américain, il risque d’accélérer le mouvement qu’il tente d’arrêter. Une escalade des tensions commerciales pourrait fragiliser le commerce mondial et affaiblir la position dominante du dollar, renforçant au contraire l’intérêt pour des alternatives monétaires.
Cette position a en tous les cas contribué à une baisse du dollar et à un renforcement de la demande d’or, notamment en Chine et aux États-Unis. La nomination de Scott Bessent, un fervent défenseur de l’or, au poste de secrétaire au Trésor accentue cette tendance.
Les négociants anticipent également des taxes potentielles sur les importations de métaux précieux, ce qui entraîne un mouvement de rapatriement de l’or physique aux États-Unis. Si ces taxes sont maintenues, la demande d’or pourrait encore s’intensifier, consolidant la pression haussière sur les prix.
L’instabilité géopolitique, la politique économique de Trump et la recherche de diversification monétaire par de nombreux pays soutiennent la montée en puissance de l’or comme valeur refuge. L’or termine la semaine à un nouveau record historique.
Essayons de voir à présent les conséquences de ce nouvel environnement sur les minières: