Recherche Bay numéro 259 - 26-03-2025
Depuis mi-mars, le COMEX voit un afflux massif d’argent physique : +1 033 tonnes en deux semaines, soit plus de 33 millions d’onces. Des journées comme le 13 et le 19 mars ont vu arriver des volumes record (160 et 131 tonnes), alors que les retraits restent faibles. Résultat : les stocks explosent, passant de 13 490 à 14 416 tonnes.
Flashback 2020 : le même genre de ruée, en mode panique post-COVID. Mais cette fois, ça ressemble moins à une réaction de crise qu’à une manœuvre préventive. Le COMEX se prépare clairement à une échéance tendue fin mars, avec des contrats encore ouverts équivalents à 4,3 millions d’onces. Assez pour tenir ? Peut-être, mais tout dépend du stock registered, vraiment dispo pour livraison. Et la tendance va vers l'exigence de livraison physique.
Côté retail, un nouvel appel à acheter de l’argent pour le 31 mars circule sur X.
Plus discret qu’en 2021, mais déjà 250 000 vues en quatre jours. Une communauté dédiée grossit vite, et l’appel pourrait encore prendre de l’ampleur.
Mais le vrai game changer vient de Chine : China Life Insurance devient la première grosse compagnie à acheter de l’or physique via le Shanghai Gold Exchange. C’est le début d’un basculement : les fonds d’assurance chinois entrent dans les métaux physiques — et l’argent pourrait suivre.
Pendant ce temps, les shorts sur SLV, PSLV et les contrats à terme atteignent des records. Les bullion banks tentent de contenir les prix… mais si la pression physique continue, elles pourraient se faire squeezer à leur tour.
Vendredi 28 mars, les lease rates ont explosé à la hausse. Traduction : tension maximale sur le métal physique. Le coût pour emprunter de l’argent a grimpé en flèche — signe clair que le marché est tendu.
les positions short sur le PSLV ont encore progressé, atteignant un niveau proche de leur record historique.
Sur le marché des futures, les commerciaux — principalement les bullion banks — n’ont jamais été aussi massivement à découvert, affichant des positions vendeuses à des niveaux records.
La position vendeuse totale sur l’argent dépasse les 900 millions d’onces. Combien de ces positions sont actuellement en perte ? Probablement une grande partie. 900 millions d’onces… c’est l’équivalent de la production mondiale annuelle d’argent !
Vu la récente envolée des cours, la majorité de ces positions short sont très probablement dans le rouge. Difficile de quantifier précisément sans connaître le prix moyen d’entrée, mais sachant que la plupart de ces ventes à découvert ont été accumulées alors que l’argent stagnait autour de 22–23 $, et qu’on évolue désormais autour de 35 $ l’once, la pression devient intense pour bon nombre de vendeurs à découvert.
Les vendeurs à découvert sur l’argent ne semblent pas prêts à se couvrir ; au contraire, ils renforcent leurs positions short.
Et tout cela se déroule dans un contexte de tension de plus en plus manifeste sur le marché physique.
Les EFPs spreads repartent à la hausse, cela signifie que l'écart entre le prix du contrat à terme (papier, côté COMEX) et le prix du métal physique (souvent côté Londres) augmente. En clair, convertir une position papier en argent physique devient plus coûteux ou plus difficile. Ce mouvement traduit généralement une tension croissante sur le marché physique — soit parce que le métal se fait rare, soit parce que la demande de livraison réelle augmente fortement. C’est un signal clair que la confiance dans les règlements papier s’effrite, et que de plus en plus d’acteurs veulent du tangible, pas du virtuel.
Ce dernier graphique illustre le run en cours sur l’Argent physique à Londres.
Les vendeurs à découvert sur SLV et sur PSLV essaient en ce moment de réduire ce run sur l’argent physique mais plus le spread EFP s'élargit, plus les lingots d'argent sont attirés des entrepôts de Londres vers ceux du COMEX. La disponibilité d’argent physique à Londres est sur le point de se détériorer de manière significative.
Et contrairement au premier Silver Short Squeeze, la ruée sur le métal, initiée par la communauté retail sur les réseaux sociaux, s’accompagne désormais d’un assèchement parallèle des stocks d’argent du LBMA.
Essayons à présent dans la suite de ce bulletin de voir quelles stratégies mettre en place par rapport à ce mouvement à venir: