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Recherche Bay numéro 260 - 03-04-2025

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avr. 05, 2025
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Semaine particulièrement difficile pour les marchés ! Voici un résumé des dégâts causés par la violente correction de jeudi et vendredi :

Indices:

  • SPX futures (ES) : -9.12 %, clôture à 5110.25

  • Nasdaq futures (NQ) : -9.86 %, clôture à 17,539.00

  • Russell 2000 futures (RTY) : -9.70 %, clôture à 1839.4


Métaux précieux :

  • Gold miners (GDX) : -8.54 %, clôture à 41.68

  • Gold futures (GC) : -2.53 %, clôture à 3035.4

  • Silver futures (SI) : -16.04 %, clôture à 29.23


Énergie :

  • Oil equities (XOP) : -18.34 %, clôture à 106.71

  • Oil futures (CL) : -10.63 %, clôture à 61.99

  • Natural gas futures (NG) : -5.61 %, clôture à 3.837

La correction s’explique par l’annonce des nouveaux tarifs douaniers décidés par Donald Trump.

Le 2 avril 2025, le président américain a annoncé une nouvelle série de tarifs douaniers à grande échelle, ciblant à la fois l’Union européenne et plusieurs économies asiatiques. Cette décision marque un durcissement de la politique commerciale américaine, avec des implications directes pour l’inflation, la consommation et l’équilibre macroéconomique mondial.

Les produits européens sont désormais soumis à une taxe uniforme de 20 %, une mesure qui affecte une large gamme de biens importés : des équipements industriels aux produits agroalimentaires transformés, en passant par les biens de consommation courante. Ce tarif pénalise particulièrement les grandes économies exportatrices comme l’Allemagne, la France et l’Italie, qui entretiennent des excédents commerciaux avec les États-Unis.

Du côté asiatique, la Chine est visée par les surtaxes les plus lourdes. Les nouveaux droits de douane peuvent atteindre jusqu’à 54 % sur certains équipements électroniques, composants industriels et matières premières transformées. L’objectif affiché de cette mesure est de ralentir la montée en puissance de la Chine dans les technologies stratégiques. Le Vietnam, devenu un centre majeur de production textile pour le marché américain, subit quant à lui des hausses tarifaires allant jusqu’à 46 % sur ses exportations de vêtements et de chaussures. L’Indonésie n’est pas épargnée : ses meubles, vêtements et produits forestiers peuvent désormais être taxés à hauteur de 32 % à leur entrée sur le territoire américain.

Ces décisions font craindre une nouvelle flambée des prix à la consommation. En renchérissant les biens importés, ces mesures risquent d’accentuer les tensions inflationnistes déjà présentes. Les entreprises américaines, confrontées à une hausse des coûts, devront choisir entre absorber ces surcoûts (au détriment de leurs marges) ou les répercuter sur le consommateur final. Dans un contexte où les ménages américains affichent déjà un moral en berne et des anticipations de revenus en forte baisse, cette pression supplémentaire pourrait entraîner un nouveau ralentissement de la consommation.

Les grandes valeurs technologiques, piliers de l’"effet de richesse" des ménages américains, sont en net recul. Le Nasdaq perd plus de 20 % depuis janvier, et des titres comme Nvidia, Meta ou Tesla chutent de 30 à 40 %. Ce repli entame la confiance des ménages et freine leurs dépenses, dans une économie où la consommation représente 70 % du PIB.

Les prévisions de croissance du PIB US au T1 ont été drastiquement revues à la baisse par la Fed d’Atlanta : -1,7 %, même hors effet des importations d’or. Face à ces signaux croisés de ralentissement et d’inflation, les investisseurs opèrent une rotation de capital classique en période de stagflation, délaissant les actifs risqués au profit de valeurs refuges comme l’or.

La mauvaise nouvelle, c’est que malgré sa brutalité apparente, la correction actuelle du marché n’en est peut-être qu’à ses débuts. Lorsqu’on la compare aux grandes phases de repli passées, elle reste encore modeste en intensité comme en durée. Autrement dit, le potentiel de baisse reste malheureusement très élevé.

Tavi Costa a d’ailleurs partagé ce week-end un graphique particulièrement révélateur :

Image

Ce graphique de Tavi Costa compare le Nasdaq 100 à la masse monétaire M2, offrant une lecture ajustée de sa valorisation. On y voit que l’indice est aujourd’hui plus cher, en termes relatifs, qu’au sommet de la bulle Internet de 2000. À l’époque, ce ratio avait chuté de plus de 5x, signalant une correction majeure. Malgré les récentes baisses des actions tech, la valorisation reste historiquement élevée, suggérant qu’un ajustement plus profond est encore possible.

La dernière séance de la semaine a révélé une évolution particulièrement préoccupante : jusqu’à jeudi, la correction boursière s’accompagnait d’une baisse des taux américains, conformément au schéma habituel d’un repli vers les valeurs refuges. En période de turbulence, les investisseurs se replient généralement sur les obligations souveraines, faisant baisser leurs rendements — un mouvement classique de flight to safety.

Mais vendredi, ce mécanisme s’est inversé. Les bons du Trésor américain ont été massivement vendus en même temps que les actions, provoquant une remontée brutale des rendements. Le taux à 10 ans est même repassé au-dessus du seuil symbolique des 4 %.

Ce genre de décorrélation — actions et obligations qui chutent simultanément — est rare et signe d’un stress systémique plus profond. Il peut traduire soit une crise de liquidité, soit un début de défiance envers la capacité de l’État à maintenir le cap budgétaire, notamment dans un contexte de guerre commerciale et de croissance molle. Dans tous les cas, cela réduit considérablement les possibilités de diversification pour les investisseurs… et rend la correction encore plus difficile à contenir.

Il faudra surveiller dès les premières heures de la séance de lundi si cette divergence entre actions et obligations se poursuit. Une poursuite de cette dynamique serait un signal inquiétant, susceptible d’indiquer une montée en régime du stress sur les marchés. Je reviendrai en détail sur ces évolutions dans mon prochain bulletin macro de la semaine prochaine.

Dans la suite de ce bulletin, essayons d’analyser l’impact de cette baisse des marchés sur les minières :

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