Update abonnés 17/02/2022
Cher(e)s abonné(e)s,
L’or est en breakout cette semaine, c’est lié à la tension en Ukraine, mais le volume est tout à fait significatif pour jeter les bases d’une brisure définitive du triangle de consolidation entamé depuis l’été 2020.
La prochaine cible est aux alentours de $1920.
Le volume d’échanges sur les futures attire l’attention des investisseurs dans le secteur des métaux précieux.
Mais c’est dans le secteur des minières que le changement est le plus net. Le vent semble enfin tourner sur un secteur délaissé depuis aout 2020.
Et comme c’est souvent le cas, ce changement se déroule sur un détail, sur un titre: tout d’un coup la vision d’ensemble change, sur un petit détail…
Ce détail, ce titre, c’est Barrick Gold.
La société canadienne a publié des résultats meilleurs que prévus mais c’est surtout son annonce d’augmentation de dividende (à 10 cents par action) et son programme de rachat de titres (buyback) qui a attiré l’attention des investisseurs.
La capitalisation du titre est tellement basse que ce programme de rachat se traduit déjà mathématiquement par un gain de 5% sur la valeur du titre. Il n’est pas étonnant d’avoir vu l’action de Barrick s’envoler de plus de 7% à l’annonce de ce programme.
Graphiquement le titre s’attaque à un niveau qui a vu très récemment l’apparition à deux reprises de vendeurs après un signal baissier sur 2020 (Inverse Head and Shoulder)
Nous sommes désormais dans une configuration ou le risque de short squeeze est réel, surtout que les atteintes de la figure baissière n’ont pas été atteintes. Il reste un grand nombre de fonds vendeurs sur la valeur…
Ces fonds vendeurs se basent sur l’analyse d’un passif récent désastreux de la compagnie minière. Depuis 2009, Barrick a “cramé” plus de $10 milliards dans des acquisitions douteuses que la compagnie a du passer en pures pertes.
L’explosion de ses coûts d’extraction conjuguée à la dilution de la capitalisation boursière ont pesé sur le titre: en 2011, Barrick produisait 220 tonnes d’or à un coût de $460 par once, il y avait à cette date 1 milliard de titres en circulation. 10 ans plus tard, la société ne produit plus que 120 tonnes d’or à un coût deux fois supérieur, et il y a quasiment deux fois plus de titres sur le marché!
Mais entre temps les cours de l’or ont quasiment doublé… et surtout: la stratégie de la société semble enfin se retourner, à l’avantage des actionnaires.
Ce qui change la donne avec Barrick aujourd’hui c’est son changement de stratégie à court terme. La société semble se détacher de son focus de recherche d’acquisitions. Son Free Cash Flow est en train de refléter ce changement de stratégie, et Barrick se démarque d’ailleurs de ses pairs avec un meilleur AISC que ses concurrents. A long terme, le calcul risque d’être moins payant. Mais à court terme, le titre de la société risque de bénéficier pleinement d’une hausse des cours de l’or, surtout si ce changement a un impact sur les fonds shorts sur la valeur. Comme c’est très souvent le cas dans ce secteur, ce sont les couvertures de positions vendeuses qui entrainent l’arrivée de nouveaux spéculateurs.
Barrick a déjà eu un impact sur d’autres minières, et “tire” à la hausse l’indice GDX.
Plus précisément, Barrick surperforme le marché action depuis le début de l’année et le ratio ABX/SPX casse sa tendance baissière entamée lors de l’été 2020
Regardons désormais l’impact de cette hausse sur mon portefeuille de mid-tiers: