Recherche Bay numéro 226 - 08/08/2024
Dans mon précédent bulletin Recherche Bay j’écrivais “Au cœur de l'été, les marchés sont donc entrés en mode panique en quelques jours, nécessitant probablement une action urgente et concertée des banques centrales, peut-être dès ce week-end, pour éviter que la chute de la bourse nippone ne se transforme en krach boursier mondial.”
L’intervention que je pressentais a eu lieu dès l’ouverture des marchés au Japon.
Comme je l’explique dans mon dernier bulletin macro, le choc a été tel qu'il a forcé la BoJ à intervenir en début de semaine : la hausse de 0,25% était déjà de trop. Quelques heures seulement après le relèvement des taux, nous avons assisté à une capitulation pure et simple de la Banque du Japon. Son gouverneur, Uchida, a soudainement adopté un discours beaucoup plus conventionnel en déclarant : "Nous ne relèverons pas les taux lorsque les marchés sont instables".
En quelques heures à peine, les remous du marché ont fait changer d’avis la BoJ, qui a dû arrêter précipitamment la hausse des taux.
Qu'est-ce qui a pu contraindre Uchida à agir ainsi ?
Des rumeurs circulaient sur des appels de marge devenant problématiques pour une grande banque japonaise.
Mais le problème est probablement beaucoup plus important qu'il n'y paraît.
En réalité, comme l'explique Deutsche Bank, avec une valeur brute de bilan d'environ 500% du PIB, soit 20 000 milliards $, le bilan du gouvernement japonais constitue, tout simplement, un gigantesque carry trade.
En 2008 c’était les banques qui étaient to big to fail. En 2024, ce sont les états surendettés qu’il faut absolument protéger!
Ce revirement en à peine quelques heures de la BOJ a rajouté beaucoup de volatilité dans les marchés. Cette volatilité affecte également les minières, qui terminent de publier leurs résultats du second trimestre cette semaine.
Dans ce bulletin nous allons revenir en détail sur certains de ces résultats.
Commençons par les mauvais élèves: