Recherche Bay numéro 248 - 08-01-2025
L'or en euros a atteint un nouveau record cette semaine, dépassant les 2630 euros l'once, confirmant son statut de valeur refuge dans un contexte économique incertain.
Je tente de trouver les raisons de cette nouvelle envolée de l’or dans mon dernier bulletin macro publié comme chaque semaine sur or.fr
L’année 2025 démarre sur une note compliquée : stagflation à l’horizon et marché obligataire en pleine tempête. En Europe, les usines tournent au ralenti. Les commandes sont vides, et en Allemagne, l’industrie traîne les services dans sa chute (70 % de dépendance !). Côté emploi, c’est la débâcle, et les suppressions de postes augmentent doucement mais sûrement.
Aux États-Unis, même combat : les commandes d’usine reculent, et les biens durables affichent un inquiétant -6,4 % sur un an. Avec ça, le chômage grimpe et la consommation cale, étouffée par des prix toujours élevés.
Pendant ce temps, le marché obligataire perd pied. Les taux à 30 ans en Angleterre remontent à des niveaux qu’on n’avait pas vus depuis 1998. En France, les taux à 10 ans s’approchent des 4 %, tournant définitivement la page des taux bas.
Dans ce chaos, les métaux précieux reprennent des couleurs. L’or reste inébranlable, culminant à 2 625 €/oz, tandis que l’argent suit avec 29,67 €/oz. Les investisseurs redécouvrent la sécurité de l’or physique : les encours du fonds GLD remontent pour la première fois depuis 4 ans.
En bref, entre obligations qui s’effondrent et économie qui s’enlise, l’or et l’argent reprennent leur place de valeurs refuges. Si l’instabilité persiste, les métaux précieux risquent de rester sous le feu des projecteurs.
L’Argent métal revient à la une également cette semaine.
Dans mon bulletin 244 du mois dernier j’écrivais que “Les premium EFP (Exchange For Physical), qui relie les contrats à terme du COMEX à l’argent physique de Londres, ont explosé en début de semaine à 1,05 $/oz , révélant une désynchronisation entre ces deux marchés. Les banques, souvent short sur les EFP, subissent des pertes à mesure que le spread s’élargit, accentuant la pression sur le marché.
Ces tensions rappellent celles observées en 2020, où des contraintes logistiques et des rumeurs de stockage massif par l’US Mint avaient perturbé le mécanisme EFP.”
En ce début d’année 2025, les premiums EFP repartent à nouveau à la hausse et repassent à nouveau au dessus de $1 $ /oz.
David Jensen revient en détail sur cette situation tendue dans sa dernière alerte sur le marché de l’argent.
D’après l’analyste, le marché de l'argent à Londres est au bord d'un défaut de livraison physique, conséquence directe d'une pénurie mondiale croissante et d'une structure de marché jugée frauduleuse, mise en place par la Banque d'Angleterre (BoE).
Sur les 828 millions d'onces d'argent stockées dans les coffres londoniens, seulement 300 millions d'onces seraient disponibles pour le marché, selon les estimations de david Jansen.
Toutefois, cette quantité réelle pourrait être bien inférieure, avec des chiffres suggérant que seules 10 à 50 millions d'onces sont effectivement prêtes à être livrées.
Les stocks n'ont pas bougé depuis le troisième trimestre 2022, alors même que le marché mondial a enregistré un déficit d'approvisionnement de 497 millions d'onces durant cette période.
Pour l'année 2025, un déficit supplémentaire de 250 à 500 millions d'onces est attendu, ce qui continuera à exercer une pression énorme sur les stocks mondiaux. Pendant ce temps, le COMEX à New York détient seulement 74 millions d'onces d'argent enregistré, rendant le marché américain tout aussi vulnérable.
L'argent est un métal stratégique, à la fois industriel et monétaire. Avec l'instabilité actuelle des banques centrales et des systèmes financiers, il est devenu un actif essentiel pour la préservation de la richesse. Cependant, la demande dépasse largement l'offre, mettant en lumière les fragilités du marché.
Le marché se dirige vers une réinitialisation historique des prix, car de nombreux détenteurs de contrats réclament désormais une livraison physique. Un retour au ratio or/argent historique de 15:1, contre 90:1 aujourd'hui, est prévu, et pourrait entraîner une flambée spectaculaire des prix.
Cette situation critique révèle une mécanique de fixation des prix que david Jensen estime frauduleuse, orchestrée par la BoE et la BRI. Le choc qui s'annonce risque d'ébranler les institutions financières les plus exposées, notamment celles qui gèrent des contrats à découvert massifs.
David Jansen avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2021, anticipant des tensions sur le marché de l’argent en raison des problèmes logistiques et de livraison liés à la crise du Covid. À l’époque, le Silver Short Squeeze 1 avait exercé une pression significative sur les stocks d’argent physique disponibles. Toutefois, malgré cette tension, la quantité de métal réellement livrable n’avait pas été directement menacée.
Aujourd’hui, la situation semble bien plus critique. Les stocks d’argent physique sont soumis à une pression accrue, non seulement en raison d’une demande croissante, mais aussi à cause des stratégies de stockage préventif. En effet, la récente décision de l’administration Trump d’augmenter les taxes sur certaines importations pousse de nombreux acteurs du marché à rapatrier et à accumuler du métal en prévision de ces hausses. Cette anticipation provoque une raréfaction encore plus marquée des quantités disponibles pour le marché.
Cette combinaison de facteurs, entre accumulation stratégique et tension logistique, risque de perturber davantage l’équilibre fragile entre l’offre et la demande. La menace sur la disponibilité de l’argent physique livrable atteint désormais un niveau sans précédent, posant la question d’une possible rupture de marché si les tendances actuelles se poursuivent.
Essayons de voir en détail les répercussions de ces tensions sur le marché des minières que nous suivons dans ces bulletins: