Recherche Bay numéro 149 - 15/02/2023
Le sentiment est à nouveau ultra négatif dans les minières. J’avais écrit dans mon bulletin du 25 Janvier: “J’ai une mauvaise nouvelle pour celles et ceux parmi mes lecteurs qui se réjouissent des performances des minières depuis le rebond de Septembre: rien n’est confirmé dans ce rebond, nous n’avons toujours pas assisté à l’impulsion haussière qui viendrait confirmer le début de décorrélation entre les minières et les autres valeurs du marché.” Ce pessimisme s’est matérialisé avec les résultats décevants des principales minières qui n’ont pas, pour la plupart d’entre elles, réussi à enregistrer des bénéfices au dernier trimestre 2022 et qui sont très fortement affectées par des hausses des coûts qui remettent en question leurs prévisions de résultats pour 2023.
Avant de parler de cette actualité des minières, retour comme chaque semaine sur mon bulletin publié cette semaine sur or.fr
Dans ce bulletin macro, je reviens sur la cyberattaque qui a affecté la fourniture de données de marché par ION, un fournisseur de données de la CFTC. La société Ion Clear Derivatives, basée à Dublin, fournit des données de négociation au CFTC, mais a été piratée par le groupe de pirates russes Lockbit. Les données sur les métaux ne sont plus mises à jour depuis 15 jours. D’après l’analyste Rob Kientz, la perturbation de ces données pourrait entraîner une interruption sur les marchés. Il n'y a aucune confirmation que l'entreprise ait payé une rançon pour débloquer les données et il n'y a pas de certitude quant à l'intégrité de ces données une fois débloquées. Cet épisode rappelle à quel point les marché des futures est fragile et qu’il reste vulnérable à un accident de marché (short squeeze, cyberattaque, interruptions de transactions, hausses des marges..) qui rendrait les cours des métaux de plus en plus volatiles.
Dans le même bulletin, je reprend l’étude de capital IQ qui a calculé le manque à gagner des entreprises qui n’ont pas détenu assez d’or dans leur trésorerie. Au moment où le FMI publie un rapport sur l’importance de l’or dans les réserves des banques centrales, il est peut-être temps de reconsidérer la “relique barbare” comme un réel instrument monétaire très utile pour diversifier ses réserves et pour prévenir des augmentations des coûts de production. Le raisonnement est encore plus valable pour les compagnies minières: La même étude montre qu’un calcul similaire appliqué aux entreprises du secteur minier aurifère prouve que ces entreprises auraient pu dégager 50% de cash supplémentaire si ces entreprises avaient converti la moitié de leurs revenus nets en or au lieu de les garder sous forme de cash.
D’où l’intérêt dans mes futures analyses de me focaliser désormais sur les entreprises productrices qui adoptent ce type de stratégies pour la gestion de leurs réserves.
Après tout, ces entreprises nous conseillent de garder une part de notre patrimoine (jusqu’à 10%) en or physique, pourquoi n’appliqueraient elle pas ce qu’elles conseillent aux autres?
Cela permettrait aussi de soutenir les cours des métaux précieux en asséchant l’offre, et cela permettrait aussi aux marchés dérivés d’avoir moins d’impact sur la détermination des prix: avec moins de métal disponible, la capacité de ces marchés futures à agir sur les prix est plus réduite, et les investisseurs sont plus protégés de la volatilité engendrée par des évènements de marché tels que la dernière cyberattaque.
L’analyse complète est à lire sur https://or.fr/actualites/role-important-or-dans-tresorerie-entreprise-3008
Revenons à l’actualité sur les minières.
On retourne à des plus bas en terme de sentiment sur les productrices
Et sur les capitalisations plus faibles c’est encore pire
On est retombé aux plus bas de Septembre dernier.
Toute cette phase de rebond engagée depuis l’automne dernier est remise en cause par les marchés.
Pourquoi une telle baisse du sentiment sur les minières?
Après Newmont la semaine dernière, observons en détail les résultats publiés par d’autres minières cette semaine…